Depuis que je suis enfant, je n’ai jamais vraiment aimé jouer aux jeux vidéos. Seule devant un écran, je m’ennuyais vite. A plusieurs face à une console, je désespérais de mes piètres performances. Pourtant, cet univers n’a jamais cessé de m’attirer. Je décidai alors simplement de regarder les gens jouer aux jeux vidéos sans prendre part à l’activité en tant que telle. Ce point de vue sur l’univers du gaming me paraissait parfait. N’étant pas engagée dans le jeu en tant que gameuse, je pouvais apprécier toutes les subtilités de ce produit : ses graphismes, les dialogues qu’il pouvait y avoir, les musiques... Je me rendais alors compte que parfois l’expérience était plus complète pour moi que pour les joueurs eux-même. Quand il s’agissait de jeux qui racontaient une histoire, je comprenais mieux les détails du scénario. Devant les jeux d’horreur, j’étais plus inquiète encore le joueur sachant que je n’étais pas celle qui pouvait influencer le cours du jeu.
Devant cet écran, accompagné d’amis qui se démenaient je me sentais comme au cinéma. Mais cette expérience était encore plus satisfaisante que le visionnage d’un film. Je n’étais pas seulement en présence de l’objet fini et gravé dans la roche mais plutôt face à un produit malléable qui pouvait être ciselé et sculpté par mes compagnons de jeu.
Cependant, mes amis et moi, nous avons grandi. Les études, le travail, les sorties de chacun firent que nos célèbres soirées jeux vidéos devinrent de plus en plus rares. Je remplaçais ce manque par les films et les séries mais clairement, ce n’était pas la même chose.
Un jour, un ami me montra une vidéo d’un youtubeur, le Joueur du Grenier. J’avais déjà l’habitude de regarder quelques vidéos sur YouTube, majoritairement des podcasts mais je n’avais encore jamais exploré le monde vaste de ce site. Cette vidéo changea cet état des choses. Il s’agissait d’une des vidéos les plus connues de ce youtubeur, Tintin au Tibet sur Megadrive. La mise en scène autour de ce jeu me parut exquise. En plus des classiques scènes de jeux que j’appréciais déjà tant avec mes amis, l’équipe du Joueur du Grenier avait rajouté des petites scènes au montage dont l’humour n’était bien sûr pas extrêmement fin mais fonctionnait clairement très bien pour moi. La colère (jamais surjouée) du joueur devant ces jeux rageants était un aspect qui complètait parfaitement ce qui était à mes yeux une petite oeuvre d’art créée spécialement pour moi. Je rentrais ainsi dans l’univers du YouTube Gaming par la porte de l’Angry Gaming et du Retrogaming.
Suite à ça, je dévorais les vidéos du Joueur du Grenier et me retrouvais alors de nouveau sur ma faim. Je dus donc élargir mes horizons et découvrais petit à petit d’autre youtubeurs beaucoup moins connus en France comme BeastModeIII ou Markiplier. Aujourd’hui, n’ayant pas tellement grandi dans ma tête (et tant mieux !), je continue à me régaler d’une petite compilation de jeux de Squeezie ou d’un bon petit Let’s Play narratif du Bazar du Grenier.